vendredi 30 janvier 2009

Qiao Jiang Nan

Petite critique du Qiao Jiang Nan, petit restaurant niché dans la rue de Provence, cadre idéal pour rencontrer des gens de le IRC qu'on connait pas. Accessoirement, "Qiao Jiang Nan" se traduit par "Beauté du Sud", mais nous y reviendrons.

Au premier abord, c'est moche. Mais en grattant un peu et en faisant un peu plus attention au décor, on se rend compte qu'en fait, c'est super super super moche. Au bar, un arbre à argent, sorte de bonzaï semi rempli de cents d'euros. On y trouve le traditionnel aquarium avec 3 pauvres poissons dépressifs et résignés sur leur sort. Les nappes en papier, les baguettes en plastic vert. Véritablement, tout y est méga moche.

La deuxieme chose qui choque, pour peu qu'on arrive a des heures normales pour un restaurant plutot qu'en milieu d'après-midi, c'est la population qui s'y restaure. A part Joseph Staline et nous, que des asiatiques. Gage de qualité s'il en est, voilà un très bon point!

Chose surprenante, il n'y a pas de tripoux en salade au menu, ni de bol de cidre en apéritif. Que des plats du Sichuan. Donc pas de nems, que des rouleaux de printemps. Pour le néophyte, bien sur, c'est une catastrophe. Mais, ainsi que l'explique très bien le serveur, qui manifestement a du temps a consacrer à des clients un samedi à 20H30, le nem est vietnamien, le rouleau de printemps est chinois. Donc ils ne servent pas de nems, mais des rouleaux de printemps, en hommage a la periode d'abondance que représente le printemps. Par contre, une fois dans l'assiette, le rouleau de nem se mange tout pareil au Vietnam qu'en Chine. D'aucuns prétendent qu'on aurait plus de facilité à distinguer le pepsi du coca à l'odeur que les nems des rouleaux de printemps.

Tradition amusante qu'impose ce restaurant, c'est de poser tous les plats à table: entrée, dessert, petit déjeuner, bref tout. C'est convivial, on peut se partager les plats, c'est chinois quoi. Enfin ca c'est la théorie, vu qu'ils nous ont servi les entrées, puis les plats, puis les desserts. Heureusement, pour se rattrapper, ils ont laissé un plat de riz cantonais à table et servi les desserts et les cafés. Au cas on voulait reprendre une cuillerée de riz après le nougat.

Une chose qu'il faut savoir sur la cuisine shichuane, c'est qu'elle est épicée. Attention, pas épicée à l'européenne. Epicée à la sichuane. Et il faut savoir que la sichuane est violente. Probablement pour être sur qu'on ne distingue pas dans l'assiette le meuhmeuh du wafwaf. La nourriture sichuane fait pleurer, elle débouche les naseaux, elle fait aller aux toilettes tout mou le lendemain si on a un estomac de nourisson, bref, c'est plutôt une nourriture d'homme.

En conclusion, pour un prix modique, un cadre moche, on y mange de la VRAIE nourriture chinoise, et quand on a de la chance comme j'ai eu, on y trouve des gens très agréables.

Kwiss.

NB (note du bloggeur) : Oui, la traduction de "Qiao Jiang Nan" c'est bien "Beauté du Sud". Et il a très bien porté son nom le temps d'une soirée ! Cheers.

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